Le ministre délégué au Budget Jean-François Copé annonce jeudi dans "Le Figaro" qu'il "interdit les jeux de loterie et de pronostics sportifs (...) aux jeunes de moins de 18 ans".
Suivant les recommandations du comité consultatif pour l'encadrement des jeux (Cojer), Jean-François Copé "souhaite que les jeux restent une activité de loisir" et "protéger les publics les plus fragiles". Il a ainsi décidé d'interdire le loto sportif aux 16-18 ans et le Rapido.
"Rapido est connu comme un jeu potentiellement porteur de risques. J'ai demandé à la Française des Jeux (FDJ) de lancer une étude pour en mesurer les effets", précise le ministre. "En attendant, nous allons geler le nombre de points de vente cette année et durcir les modérateurs de ce jeu".
"La Française des Jeux et ses détaillants vont aussi multiplier les messages de mise en garde dans les points de vente", ajoute M. Copé. "Il n'est pas question de rentrer dans une logique de prohibition (...) nous préférons informer sur les risques potentiels".
D'après un document interne de la FDJ cité par "Le Figaro", "le positionnement de Rapido et le concept même de ce jeu, différent d'un jeu de tirage classique, lui confèrent un risque d'addiction plus élevé que les autres jeux de la Française des Jeux".
Bercy va également "mettre le holà sur les jeux en ligne", précise le quotidien. "Le ministère a demandé à l'opérateur de loterie de ne pas mettre sur Internet de nouveaux jeux de grattage et de surseoir au lancement de jeux spécifiques".
Ces mesures auront pour principale conséquence de limiter les recettes de la FDJ et donc de l'Etat. "Si j'avais une approche strictement budgétaire et financière du jeu, j'aurais autorisé les machines à sous dans les bars tabac", s'exclame M. Copé. "Or ma conviction c'est que le jeu doit rester un loisir. A défaut, il peut devenir un fléau social".
"Il n'y a pas de raison de s'inquiéter outre mesure, les Français jouent, certes plus, mais beaucoup moins que leurs voisins européens", conclut Jean-François Copé.