bush a annoncé mardi qu'il projetait d'augmenter les effectifs de l'armée américaine, dangereusement menacée selon ses commandants d'atteindre les limites de ses capacités avec les missions de longue durée en irak en Afghanistan. Parallèlement, le président américain envisage d'envoyer plus de soldats en irak, parmi les options qu'il examine avant d'annoncer une nouvelle politique dans un pays au bord de la guerre civile. Une telle hausse était tout récemment préconisée par le rapport Baker ; Bush a donné pour instruction à son nouveau secrétaire à la Défense Robert Gates d'étudier la question et de "revenir vers moi avec des recommandations sur les moyens de procéder", a-t-il indiqué dans un entretien accordé au Washington Post.
Les deux faits sont bien évidemment liés. Une augmentation des effectifs de l'armée ne servirait pas à déployer plus de troupes en Irak. Elle prendrait trop de temps avant de devenir une réalité alors que Bush devrait rendre publique sa nouvelle stratégie irakienne en janvier. Mais annoncer l'augmentation du nombre d'hommes et de femmes sous les drapeaux pourrait aider à faire passer un déploiement supplémentaire en irak, qui semble se heurter aux réticences des généraux et risque de rencontrer la réprobation dans l'opinion américaine et la nouvelle majorité démocrate.
Près de 1,5 million d'Américains sous les drapeaux
L'armée de terre américaine compte 507.000 soldats, et bientôt 512.000, et le corps des Marines 180.000 soldats. L'armée américaine, tous corps confondus, approche un million et demi d'hommes et femmes. Pourtant, les généraux expriment ouvertement leur inquiétude devant le risque qu'elle n'atteigne le point de rupture, au rythme actuel des relèves.
bush a laissé entendre auprès du Washington Post qu'il partageait cette préoccupation.
"Il est juste de penser que la guerre idéologique dans laquelle nous nous trouvons va durer un moment et que nous allons avoir besoin d'une armée capable de supporter nos efforts", a-t-il dit.
Moins d'une semaine après le départ de son ancien secrétaire à la Défense,bush semble en tout cas rompre avec Donald Rumsfeld, apôtre des technologies sophistiquées et des nouvelles stratégies plutôt que des effectifs pléthoriques. Le successeur de Rumsfeld a désormais pour obligation de porter un "regard neuf" sur la Défense américaine, à commencer par "l'Opération liberté irakienne". Ce qui ne sera pas facile, car selon le Washington Post, une hausse des effectifs en Irak est en butte au "désaccord unanime" des militaires au Pentagone. Ils s'inquiètent de l'absence de mission précise assignée aux troupes et du danger de stimuler l'insurrection. Face à ces craintes, Bush s'est contenté de dire que "toutes les options (étaient) viables", mais qu'il n'avait pas arrêté sa décision, attendant probalement la fin du voyage en Irak de son nouveau secrétaire à la Défense, sur place depuis mardi matin.