L'opérateur mobile divise par deux ses tarifs pour pousser ses abonnés au téléchargement.
ET SI c'était le prix ? Face à la faiblesse de ses ventes de musique sur téléphone mobile, l'opérateur SFR a décidé de prendre le taureau par les cornes en divisant par deux ses tarifs. À partir du 7 novembre, le prix du téléchargement d'un titre à l'unité passera de 1,99 euro à 0,99 euro aussi bien à partir des mobiles que sur la plateforme Web de vente de musique. Ce réajustement marketing positionne désormais l'opérateur de téléphonie mobile sur un pied d'égalité avec iTunes, le site de téléchargement d'Apple. SFR va également proposer de télécharger l'album entier d'un artiste, soit 15 titres, pour 9,90 euros.
L'objectif de cette baisse des prix est d'« accélérer la pratique du téléchargement de musique sur les mobiles », indique-t-on chez SFR. En décembre, par la voix de Jean-Marc Tasseto, son directeur général adjoint, l'opérateur avait annoncé avoir écoulé 340 000 titres. Depuis, les résultats stagnent. Sur son service de vente de musique, SFR revendique « 350 000 achats par mois », mais veut atteindre « un million en 2007 et la place de leader devant iTunes ». Le succès n'est donc pas au rendez-vous, malgré les nombreuses opérations de communication et de promotion. Un exemple : SFR propose actuellement à tout nouvel abonné 3G la possibilité de télécharger gracieusement dix titres.
Un modèle économique encore fragile
Cette baisse de prix consentie est donc un pari lourd de conséquence. D'autant que les modèles économiques concernant la vente de musique numérisée sur les réseaux demeurent fragiles. La marge dégagée est au mieux minime, au pire inexistante sur ces plates-formes. Apple, qui bénéficie pourtant du leadership mondial en la matière, gagne essentiellement de l'argent sur la vente de son baladeur numérique, l'iPod.
Difficile dans ces conditions pour SFR de tirer son épingle du jeu. D'autant que l'opérateur n'a pas demandé aux maisons de disques de baisser leurs prix de gros sur la musique. « On ne baisse pas la rémunération des ayants droit, souligne Jean-Marc Tasseto, il s'agit d'un réajustement unilatéral des tarifs ». Un sacrifice rendu nécessaire pour décider les clients SFR à adopter un téléphone 3G.